vendredi 24 avril 2015

Juliette Gréco, l’heure de dire «merci» et au revoir

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A 88 ans, Juliette Gréco a décidé de reprendre la route une dernière fois pour dire «merci». Prévu pour durer un an au moins avec des étapes en France et à l’étranger, ce dernier tour de piste chargé d’émotion débute vendredi soir au Printemps de Bourges.
La «Jolie môme», interprète des plus grands auteurs de la chanson française, de Jacques Prévert à Serge Gainsbourg en passant par Jacques Brel, Charles Aznavour, Guy Béart ou Léo Ferré, a confié cette semaine sa volonté de «partir debout».
En quittant la scène, «je dis non à ce qui m’est le plus cher, à quelque chose d’essentiel pour moi, mais je veux partir debout, avec le plus d’élégance possible», a dit la muse de Saint-Germain-des-Prés, une habituée du Printemps de Bourges où elle avait donné en 1991 une conférence de presse mémorable aux côtés des rappeurs de NTM.

Cette tournée baptisée «Merci» comprend pour le moment 25 dates jusqu’en avril 2016. Au programme: plusieurs salles à Paris, un week-end au Louvre en février 2016, pour fêter ses 89 ans, des concerts en province et à l’étranger (Italie, Belgique, Canada, Allemagne, Israël).
Son prochain concert sera à Tel-Aviv le 4 mai, où la chanteuse ira en dépit des appels au boycott que lui ont adressé des partisans de la campagne «Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre Israël (BDS)».
Avec la «Jolie môme», à qui une exposition est également consacrée dans le cadre du festival, le Printemps de Bourges s’offre une soirée d’ouverture de prestige et d’émotion pour une 39e édition voulue au carrefour des générations et des styles musicaux.

Six jours de concerts
La manifestation marque le coup d’envoi de la saison des festivals et permet de découvrir - en salles toutefois, pas en plein air - certains de ceux qui vont animer cet été les Eurockéennes de Belfort, les Francofolies de La Rochelle ou les Vieilles Charrues de Carhaix.
Pendant six jours et plus de 100 concerts, Bourges accueille la fine fleur de la pop et du rock (Christine & the Queens, The Do, Brigitte, Angus & Julia Stone, Hubert-Félix Thiéfaine, Izïa). Mais aussi de belles voix nimbées de soul et de blues (Selah Sue, Yael Naim, Hindi Zahra, Faada Freddy), les rappeurs du moment (Black M, Soprano, Kaaris) et quelques stars des platines, dont le DJ américain Jeff Mills, légende de l’électro originaire de Detroit.

«C’est important de ne pas se couper d’un public jeune: le rap, l’électro, ce sont ce que les gamins écoutent le plus en ce moment», rappelle Jean-Michel Dupas, directeur de la programmation, soulignant la volonté de «découvertes» du festival où 70% des artistes présents cette année y joueront pour la première fois.
Outre le retour des concerts pour enfants, avec le spécialiste du genre, Aldebert, samedi, et la traditionnelle soirée électro samedi soir, le festival proposera cette année deux créations.

La première, mardi, rendra hommage à Nina Simone avec un spectacle de reprises au casting relevé: Camille, Hindi Zahra, Ben L’Oncle Soul, Yael Naim. La seconde, mercredi, revisitera avec des instruments classiques le répertoire du «songwriter» américain Elliott Smith, mort en 2003 à 34 ans.
Le Proche-Orient, dans tous les styles, sera enfin en vedette cette année avec de l’électro égyptienne (Islam Chipsy) et libanaise (RadioKVM), du hip hop palestinien (Dam) ou du rock libanais (The Wanton Bishops), sans oublier les complaintes folk de l’Israélien Asaf Avidan.
Cette 39e édition, dont le coup d’envoi devait être donné par le Français Vianney vendredi à 19H00, sera par ailleurs la dernière dirigée par Daniel Colling. Le co-fondateur du Printemps, en 1977, passera la main d’ici le 1er septembre mais restera aux côtés du futur directeur afin de préparer la 40e édition en 2016.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2015/04/24/juliette-greco-l-heure-de-dire-merci-et-au-revoir

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